Atout tourstie et calturel

La commune de Bonou est une destination écotouristique sûre de par la richesse de sa faune et de sa flore. Par ailleurs, en tant qu’ancien Royaume de Dogba, elle conserve encore plusieurs attraits du tourisme mémoriel qui agrémentent le séjour de tout visiteur.

LA COMMUNE DE BONOU

  • Limite géographique, population, superficie, langues et architecture organisationnelle de la ville de Bonou
    • Limite géographique du royaume de Dogba Bonou
  • Nord : Ouinhi
  • Sud : Adjohoun
  • Ouest : Zè
  • Est : Adja-Ouèrè
  • Sud-Est : Sakété
  • Nord-Ouest : Zogbodomè
  • Population: près de 60.000 habitants
  • Superficie: 275 km2
  • Langues: wémègbé, fongbé, mahigbé, nagogbé, holigbé, ayonougbé.

 

  • LES PATRIMOINES CULTUREL ET CULTUEL
    • La chefferie
  • Les Rois et les ministres des cours royales.
  • L’élite (les prêtes, prêtresses et hauts dignitaires de la spiritualité vodoun, les savants, les artistes et les artisans).
  • Le bas peuple (les paysans, les chasseurs, les pêcheurs, les tisserands.

 

  • Le panthéon de la spiritualité vodoun et cultes divinatoires dans la ville de Bonou
  • Les divinités ancestrales
  • Sègbolissa
  • Dan
  • Toxossou
  • Hêviosso
  • Sakpata
  • Odoudoua
  • Hôhô
  • Gou
  • Minon Na
  • Tôlègba
  • Couvents et sanctuaires de la spiritualité vodoun
  • Les sites historiques, touristiques et reliques historiques dans la ville de Bonou
  • Mirador Gbèhin-Azin
  • Mirador commandant Faurax
  • Ahouanlègba
  • Sodonou
  • Afindônou
  • Tombe commandant Faurax
  • Koudogbamè
  • Ahouanliho
  • Ahouandjanagbonou
  • Gbadohouin
  • Agbotin
  • Soligbo
  • Sato hontô
  • Damè loko, arbre mystérieux sous lequel a été intronisé le premier roi de Savalou Gbaguidi Soha
  • Site des navires de guerre français coulés pendant la deuxième guerre de résistance de Gbèhanzin 1892-1894
  • Les savants de la spiritualité Vodoun dans la ville de Bonou
  • Prêtres et prêtresses Fâ
  • Prêtres et prêtresses vodoun
  • Le patrimoine culturel et touristique de la ville de Bonou (Bonou)
  • Sato des Zounkounnou à gboa
  • Zangbéto dans tous les villages
  • Egoun goun à Affamè
  • Guêlêdê chez Zounkoun Hêzonnou à Ouébossou

  • Rythme royal Adjogan
  • LES RESSOURCES ECOTOURISTIQUES
  • La forêt sacrée Gbèvozoun près de 200 ha dans le village de Sotinkanmè, arrondissement de Bonou. La forêt sacrée Gbèvozoun est située dans le village Agbonan, Arrondissement Bonou dans la commune de Bonou. Elle dispose d’une biodiversité très dense et riche en diverses espèces.
  • La forêt sacrée Soligbozoun près de 11 ha dans le village de Dogba-Hê, arrondissement d’Atchonsa
  • La forêt sacrée Lokoguédji près de 10 ha dans le village de Gboa, quartier Kpakpassa, arrondissement d’Atchonsa
  • La Forêt classée de Tovoh 197,35 ha dans l’arrondissement de Bonou
  • Le Jardin botanique est situé dans le village de Dogba-hê ou Titikpa, dans l’arrondissement d’Atchonsa, commune de Bonous’étend sur une superficie d’environ 12 hectares sur laquelle sont reparties plus de milles espèces de plantes.

                 

  • La forêt sacrée Gnanhouizoun

Gnanhouizoun constituée de deux ilots, près de 28 ha dans le village Gnanhouizounmè, arrondissement de Damè-Wogon. Sur plusieurs dizaines d’hectares, la forêt sacrée de Gnanhouizoun (ou Gnanhoui Zoun, Zinkonzoun, en référence à l’autel de la divinité Gnanhoui qui y est installé) abrite une grande diversité d’espèces. Outre les singes à ventre rouge, en voie de disparition, on y rencontre des rats, des écureuils, des lynx, des renards, des antilopes, des biches et divers reptiles

 

  • Les symboles de la deuxième guerre de résistance du Danxomè de 1892-1894 sur le territoire de Bonou

 

  • Mirador commandant Paul-Marius FAURAX dans le village Agbosso Wovimè, Affamè, commune de Bonou

 

  • Yovodonou, périmètre des navires français de guerre coulés à Affamè dans la commune de Bonou
  • Tombe commandant Paul-Marius FAURAX à Yovodonou, Affamè, Bonou

 

  • Sodonou, ancien camp militaire des forces armées dahoméennes pendant la deuxième guerre de résistance du roi Gbèhanzin (1892-1894)

     

  • LES SOURCES ACTUELLES DE RECETTES FINANCIERES
  • Les carrières de sable fluvial
  • La pleine inondable de Houètagbodji, une vaste zone de reproduction des espèces halieutiques et de production des milliers de tonnes de la patate douce
  • Les sept coopératives d’aménagement rural
  • Les marchés d’affamè et de Bonou
    • La pleine inondable de Houètagbodji, une vaste zone de reproduction des espèces halieutiques et de production des milliers de tonnes de la patate douce

    • La patate douce de la plaine inondable de Houètagbodji

    • Les carrières de sable fluvial dans les communes d’Adjohoun et de Bonou

Il s’agit de nouveaux champs d’activité économique ouverts au sein de la commune de Bonou.

 

  • La pêche et l’élevage

   

  • La production maraichère












 

 

  • La production de l’ananas
  • Les coopératives d’aménagement rural de la commune de Bonou



 

Le site de Combat de Dogba

Le Village de Dogba est l’un des plus anciens villages créés dans l’actuelle commune de Bonou. Son origine remonte au XVIIè siècle. Les habitants de ce village sont originaires de Houéda-Kindji (dans le Mono). Fuyant les guerres d’occupation dahoméenne, Ganfodji et Vanounon ont quitté leur origine pour aller s’installer à Agonkanmè, un village situé dans la commune de Zogbodomè (Département du Zou). Dans ce nouveau milieu, ils sont toujours menacés par les troupes du roi et se sont vus obligés de se déplacer à nouveau avec leurs familles et tous leurs biens pour aller s’installer à Agondonou, un village situé derrière Ahouanzonmè (Arrondissement de Damè-Wogon). Agondonou vient de deux mots wémè : “Agon’’ qui signifie “Coco’’ et “donou’’ qui signifie “au pied’’. En effet, il y avait à cet endroit, beaucoup de cocotiers et ils étaient installés au pied de ces cocotiers d’où le nom Agondonou donné à ce lieu. Là, les deux frères Avocè Ganfodji et Vanounon se voient toujours menacés ; cette fois-ci non seulement par les troupes du royaume de Danhomè mais aussi celles de Kétou qui venaient prélever des esclaves dans le milieu.

Alors Avocè Ganfodji forgeron de profession fabriqua des outils qui leur ont permis de disposer d’une pirogue pour faciliter la traversée du fleuve Ouémé avec leurs biens et leurs familles puis ils s’installent dans un lieu appelé aujourd’hui Dègbè Kodjomè. A cet endroit, les familles des deux frères prospérèrent quand les phacochères ont commencé par rentrer dans leur camp pendant qu’ils sont à la chasse. Ainsi, ils décidèrent encore de quitter ce lieu. Mais hélas, leur nouvel asile n’a pu leur garantir la sécurité. Un jour, alors que les deux frères étaient à nouveau à la chasse, des buffles étaient rentrés dans le camp et y ont créé de la débandade. A ce lieu, ils ont donné le nom “Gbowa’’ un abrégé de “Agbowa-houégbe’’ ce qui signifie que le buffle est venu dans la maison. Voyant la menace que constituaient ces animaux, ils sont allés s’installer au bord d’un canal appelé “Dokpa’’ nom donné au village qui signifie à côté du trou. C’est donc le nom Dokpa qui a été transformé plus tard par le colonisateur en Dogba, actuel nom que porte le village. Avocè Ganfodji en était le Chef coutumier et Vanounon Goudou le roi.

La Mairie de Bonou a entrepris l’aménagement de la tombe du commandant FAURAX dans l’Arrondissement d’Atchonsa (Photo 10). Toutefois, les voies conduisant vers ce site touristique et les autres sites touristiques sont impraticables en toute saison. Il va falloir aménager les voies ou pistes rurales afin de permettre une optimisation de ces sites touristiques.

Photo 10 : Site touristique abritant la tombe du commandant FAURAX

4.1.6. Le jardin botanique de Titikpa (Atchonsa)

Créé en 2002 par l’Association des tradi-praticiens de Bonou, le jardin botanique de Titikpa, village de Gboa, (arrondissement d’Atchonsa) est le seul qui existe aujourd’hui dans la commune de Bonou. L’objectif dès sa création est de lutter pour la sauvegarde des plantes médicinales en disparition. Le domaine sur lequel le jardin est installé appartient à la Coopérative d’Aménagement Rural (CAR) d’Atchonsa. Ce domaine a été entièrement cédé aux promoteurs de ce jardin. Mais peu après, il ne suffisait plus. Ainsi, de nouvelles négociations engagées par les membres de l’association auprès des responsables de CAR Atchonsa ont abouti à une extension à 4 ha la superficie du domaine. Cette nouvelle superficie porte ce jardin, de l’avis des membres de l’Association, au premier rang des jardins botaniques des départements de l’Ouémé et du Plateau.

Les deux derniers hectares supportent une friche très riche en de plantes médicinales. Quelques espèces végétales plantées ou poussées naturellement sur le domaine sont : Combretum micrantum (koklonoukou) Caesalpinia bonduc (Adjikouin) Noclea latifolia (Kodô), Kedrostis foetidissimac (Tchioma) Spigelia anthelmia Lima nitida, Rawvolfia nomitoria, Pterocarpus erinacens (kosso), Kigelia africana. Ce domaine est riche aussi en espèces animales comme Thryonomys Swinderianus Francolinus bicalcartus, milvus migrans, varanus niloticus. Des organes de bon nombre de ces animaux entrent dans la composition de beaucoup de médicaments et nécessitent donc la conservation.

Les mesures de conservation des jardins adoptées sont : l’interdiction stricte de chasse dans ce domaine et la réglementation de prélèvement des organes de plante dans le domaine. Il faut faire partie de l’association, payer une somme dont le montant est fonction de la plante et de la qualité de plante désirée, être médecin traditionnel avant de jouir de ce jardin. Ce règlement porte jusque-là ses fruits car dans le milieu, les tradi-praticiens sont craints parce que soupçonnés parfois de posséder des pouvoirs de nuisance à toute personne qui transgresse leurs lois.

4.1.4. La forêt sacrée de Gbèvô

Le Gbevozoun vient de 2 mots Wèmè, “Gbevô” qui est une divinité et “Zoun” qui signifie forêt en fongbé. C’est la forêt qui abrite la divinité Gbèvô. Elle est située dans l’Arrondissement urbain de Bonou à quelques kilomètres derrière les agglomérations de Bonou-Azongbossa. Gbèvozoun. C’est l’un des rares îlots forestiers qui subsistent actuellement dans la commune de Bonou. le “Gbevozoun” est une formation végétale installée sur un sol ferralitique. Elle est caractérisée par les essences végétales telles que Cola Cordifolia, Combretum molele, Dialum guineensis, Cynometra, megalophylla.

Cette forêt doit sa subsistance à la divinité qu’elle abrite. En effet, il est interdit de couper les arbres dans cette forêt depuis les années 1890 où cette divinité a été instituée dans cette formation végétale. Selon les gardiens de la tradition rencontrée lors de l’enquête de terrain, « toute personne qui pénétrait dans cette forêt sans permission ne trouvait jamais le chemin de retour ». Une femme qui est en période de menstruation ne doit pas aller dans cette forêt au risque de mourir d’écoulement incessant du sang. Grâce à ces mystères, personne n’osait pénétrer dans cette formation végétale n’importe comment et n’importe quand. La croissance démographique liée à la pauvreté explique la destruction de cette forêt aujourd’hui. Toutefois, le vaste domaine qu’occupait la forêt est réduit à un îlot forestier. A cela s’ajoute la présence des religions chrétiennes. Les populations en quête d’espaces cultivables ont commencé par transgresser les règles préétablies par la tradition. Le premier chef féticheur de Gbèvô fut DAH GBEVONON Yêha. L’actuel chef féticheur s’appelle DAH GBEVONON Akoyi. Entre ces deux chefs féticheurs, il a eu plusieurs autres chefs féticheurs que Akoyi n’est pas en mesure de citer ainsi que leur période de règne. Les quelques-uns que nous avons obtenus sont dans leur ordre de succession DAH GBEVONON KPOTON, DAH GBEVONON TODAOUDE, DAH GBEVONON GUANJË AÏFA, DAH GBEVONON AZADE. Le mode de succession est patrilinéaire. La divinité Gbèvô est reliée à la collectivité « Aguinnin ».

4.1.3. La forêt sacrée de Gnahouizounmè

La forêt de Gnahouizounmè est une forêt qui appartient à la collectivité des Wémènous. Située dans l’Arrondissement de Damè Wogon (Nord-Ouest de la commune de Bonou), cette forêt dense semi décidue repose sur un vertisol. C’est une forêt plus ou moins anthropisée. Sa superficie actuelle est estimée à 200 ha. Les espèces végétales remarquables dans cette forêt sont Dialium guinneense, Manilkara multinervis, Cynometra megalophylla, Berlinia grandifolia, Pterocarpus santalinoïdes, Cola laurifolia, Raphia sudanica,Diospyros mespiliformes, Ceiba pentandra. La faune aviaire est constituée de Ceryle rudis (martin-pêcheur), Milvus migrans (Milan noir), Nectarinia coccinigaster (sonia – manga éclatant), Lonchura bicolor (spermète à bec bleu), Andropadus virens (bulbul verdâtre), Chrysococcyx klass (coucou de klass) Francolinus bicarcatus (Francolin), Gallinula. Chloropus meridinallis (la poule d’eau). Elle abrite aussi d’autres animaux comme les céphales (Sylvicapra grimmia ; cephalophus niger), les lièvres (Lepus crawsharyi) de nombreux rongeurs (Thryonomys Swinderianus ; Xerus erithropus ; Heliosciurus gambianus, Arvicanthis niloticus ; Cricetomys gambianus) et des reptiles tels que le Python sebae, Varanus niloticus, Crocodylus niloticus.

L’animal dont la présence fait de cette forêt une forêt toute particulière est le singe à ventre rouge (Cercopithecus erythrogaster erythogaster), une espèce endémique au Bénin, menacée de disparition. C’est un animal très discret. Dès qu’il y a un danger, le mâle adulte donne l’alerte et tous les membres du groupe se cachent. Leur déplacement se fait souvent en file indienne. Face à un danger, il se dissimule facilement et émet un grand cri permettant de signaler la présence humaine. Il se nourrit des fruits sauvages tels que le Dialium guineensis, Afania senegalensis et Diospiros mespiliformis et des produits de récoltes tels que le maïs, la banane, la papaye, etc.

Pour les observer, il faut se rendre, dans la forêt, très tôt le matin. Déjà à 07 h, ils s’assurent qu’il n’y a plus assez de rosées sur les feuilles en les remuant. Ainsi, ils descendent pour s’amuser, s’alimenter jusqu’aux environs de 10 heures du matin. Avec l’intensification des rayonnements solaires, ils se dissimulent pour ne réapparaître qu’à 17 heures. Ils reprennent les mêmes activités jusqu’à 19 h avant d’aller dormir. Aujourd’hui, la population de ces animaux dans cette forêt est estimée à 60 individus. Grâce aux travaux de sensibilisation menée par les Organisations Non Gouvernementales (ONG) dont CIPCRE BENIN et CERGET, il y a une prise de conscience de la population relative à la protection de cet animal.

La forêt de Gnahoui (Photo 1) présente deux physionomies différentes au cours de l’année. Dans les mois de Juillet à Novembre (période de crue), elle est inondée et est très dense. Pendant la décrue, elle est entièrement sèche et peut être traversée à pied. Ces physionomies et sa richesse faunistique font de cette forêt un atout touristique très important à promouvoir.

Photo 1 : Forêt de Gnanhouizounmè.

Photo 2 : Une vue partielle de Gnanhouizounmè

Le village de Gnanhouizounmè est sis dans l’Arrondissement de Damè-Wogon à vingt minutes environ de navigation sur le fleuve Ouémé et est situé au bord dudit fleuve. Dans ce village, se trouve la forêt Gnanhouizoun à trois cent (300) mètres environ des agglomérations. Elle est limitée

  • à l’est par les domaines de ABLI Yèkini et ABLI Daniel ;
  • à l’ouest par le cours d’eau Awanou, qui fait corps avec le champ de DANSOUGAN Houénouho ;
  • au nord par le cours d’eau Agbohoun qui la sépare des domaines de AZONSI Marcellin, HOUNNOU Ahoton, et l’habitat de ABLI Jacob ;
  • au sud par le cours d’eau Gnanhoui qui sépare la forêt des domaines de AFATON Martin, SOKEHOUN Joseph, DANSOUGAN Kodjo.

La superficie de cette forêt est évaluée à 6ha 24a 26ca. La forêt sacrée Gnanhouizoun date des temps des aïeux des habitants du village de Gnanhouizounmè. C’est en réalité cette forêt qui a concédé son nom Gnanhouizoun au village Gnanhouizounmè. Le tout part d’une noyade d’un de leurs aïeux dans le cours d’eau qui longe le côté sud de la forêt. Cette situation a rendu le cours d’eau fétiche qui s’appelle Gnanhoui. Ce fétiche a été ensuite déplacé du cours d’eau pour la forêt sacrée actuelle qui porte son nom (Gnanhouizoun). Cette forêt a des interdits dont on peut citer quelques-uns :

  • l’accès interdit à la femme en menstrues ;
  • interdit d’entrer dans la forêt après avoir eu un rapport sexuel la veille ou le jour qu’on veut y entrer ;
  • interdit de parler la langue Yoruba dans la forêt ;
  • interdit d’entrer dans la forêt avec de l’huile rouge vêtu d’une tenue rouge.

Des cérémonies se font périodiquement dans la forêt et dans le village pour implorer la clémence de la divinité et pour des initiations. L’incivisme est alors une des raisons de la dégradation de cette forêt. Il urge que les efforts soient conjugués pour sauvegarder cette forêt qui est un très grand atour touristique pour la commune de Bonou.

4.1.2. La forêt sacrée de Soligbozoun

La forêt sacrée Soligbozoun est considérée comme un réservoir de conservation de la biodiversité en ce sens qu’elle abrite 97 espèces floristiques réparties dans 46 familles, 11 espèces de mammifères, 12 espèces de faunes aviaires réparties dans 7 familles, 13 espèces de reptile, 03 espèces de batracien, 02 espèces de mollusque et 107 espèces d’entomofaunes (PIFASP, 2012). Elle abrite également des espèces rares et menacées telle que singe à ventre rouge. Elle crée un climat local qui atténue les vents violents, attire les pluies et contribue à l’atténuation des risques et phénomènes extrêmes liés aux changements climatiques.

La forêt sacrée Soligbozoun dispose d’une divinité qui porte son nom. Des cérémonies et des initiations se font périodiquement dans la forêt et dans le village pour implorer la clémence de la divinité. C’est une forêt dense humide semi décidue à Hura crepitans, Parinari robusta, Pycnanthus angolensis, Piptadeniastrum africanum, Musanga cecropioides Albizia zygia, Chrysophyllum albidum, Sterculia tragacantha, Celtis prantlii. Celtis zinkeri Treculia africana. 

La faune mamalienne est dominée par : les Mona (Cercopithecus mona), singe à ventre rouge (Cercopithecus erythrogaster erythrogaster), colobe magistrat (Colobus vellerosus), tantale (Chlorocebus aethiops tantalus), lamantin (Trichechus senegalensis), sitatunga (Tragelaphus spekei), céphalophe (Cephalophus monticola), aulacode (Thryonomys swinderianus), rat de Gambie (Cricetomys gambianus), porc-épic (Atherurus africanus), des genettes, (Genetta spp) etc.

La Faune aviaire est riche de douze (12) espèces réparties dans sept (07) familles recensées aux abords immédiats et dans la forêt sacrée. Les familles des Columbidae, Nectariniidae et Pycnonotidae sont les plus représentées avec respectivement trois et deux espèces chacune. Aucune espèce migratrice n’a été recensée.

La présence des serpents comme le Naja (Naja nigricaulis), les pythons (Python sebae, Python royal, la vipère (Bitis arietans), les couleuvres brune et verte ont été signalés. On y rencontre aussi d’autres reptiles comme le varan d’eau (Varanus niloticus), le crocodile (Crocodylus niloticus) des margouillats (Agama spp) des salamandres et des caméléons (Chamaeleo spp). Les varans (Varanus spp) et les caméléons (Chamaeleo spp) comme la plupart des autres espèces rencontrées dans les forêts sacrées sont des espèces menacées etc. Quant aux Batraciens, ils sont dominés par des Crapauds (Buffo regularis) et des grenouilles (Discoglossus rostratus) et des rainettes.

Les Mollusques : Gastéropodes : escargot géant, (Achatina, spp) et des limaces sont présents

L’Entomofaune est assez diversifiée (107) espèces avec une plus grande représentation des Hyménopteres (Megachylidae Formicidae), Odonates, Coléoptères (Cerambicydae, Cetonidae), Hétéroptères (Pentatomidae Coreidae Pyrrhocoridae), Orthoptères (Pyrogomorphidae). Les Lépidoptères (Euphaedra) sont assez rares.

4.1.1. La forêt classée de Bonou

La forêt classée de Bonou est située entre 6°40’ et 7° Nord et les longitudes 2°25’ et 2°40’Est dans le Département de l’Ouémé. Elle a pour support un versant dont le sommet présente une pent moyenne de 6% dans la partie nord de cette forêt, une pente moyennement faible de 4% et un bas de versant avec une forte pente de 12% dans la partie sud de cette forêt. D’une superficie de 197 ha, la forêt a ét classée depuis le 02 février 1964 et a été considérée au départ comme une réserve botanique de la forêt humide semi décidue. Depuis lors, une grande partie de cette forêt a été exploitée pour la plantation de teck entre 1949 et 1980. Aujourd’hui, seule la forêt galerie est peu anthropisée. Toutefois, quelques tâches de formations naturelles constituées d’espèces telles que Antiaris toxicaria, Ceiba pentandra, Cola millenii et Afzelia africana épargnées sur les parcelles de plantations de teck y sont observées.

Cette forêt comprend la forêt galerie constituant l’essentiel de la formation naturelle rencontrée dans la forêt classée de Bonou. Sa superficie est estimée à 08 ha. Elle est caractérisée par les espèces telles que Cleistopholis patens, Trilepisum madagascariensis, Crudia senegalensis, Strombosia glaucescens, Piptadeniastrum africanum, Dialium guineensis, Albizia zygia. La richesse faunistique qui la caractérise est très variable. On peut citer entre autres le francolin (Francolinus bicalcaratus), la poule d’eau (Gallinula. Chloropus meridinallis), les céphales (Sylvicapra grimmia ; cephalophus niger), les lièvres (Lepus crawsharyi), les pimates (Papio Anubis ; Cercopithecus aethiops), de nombreux rongeurs (Thryonomys Swinderianus ; Xerus erithropus ; Heliosciurus gambianus, Arvicanthis niloticus ; Cricetomys gambianus) et des reptiles tels que le Python sebae, Varanus niloticus, Crocodylus niloticus. Cette richesse faunistique a considérablement diminué. Aujourd’hui les grands animaux sont pratiquement absents.

Tracé (cartes) des sites touristiques et des circuits éco touristiques potentiels

Trois principaux circuits touristiques ont été identifiés opérationnellement potentiels pour la commune de Bonou.

  • Un circuit terrestre : Agossihonto →Satohonto → Kpassakon →Yovodonou →Jardin Botanique → Sources thermales (Atchabita & Assrossa) →CF Sonagnon → Gnanhouizounmè →Gbèvozoun → retour par Tatonnonkon
  • Un circuit fluvial : Bonou (pont) → Ahouanzonmè → Gnanhouizounmè
  • Un circuit interne à Gnanhouizounmè : Ecole (Wogboto) → Gbindji → Kassiagbonou → Zindji (site sacré) → Wogboto.

Les stations retenues se caractérisent par les appellations et intérêts suivants :

Tableau 4 : Les principaux circuits touristiques de la commune de Bonou

StationsAppellationsIntérêt scientifiqueIntérêt culturel
AgossihontoAgossihontoPurification traditionnelle
SatohontoSatohontoAncien club culturel de tam-tam qui a dépassé les frontières
KpassakonKpassakonUn arbre et son microsystèmeGrand baobab, importance dans la guerre contre l’invasion
YovodonouYovodonouTombe du commandant Faurax
Jardin BotaniqueJardin BotaniqueBiodiversitéPlantes médicinales et de purification
Sources thermalesSources thermales
L’eau dans la terre, le cycle de l’eau
CF SonagnonCF SonagnonTransformation agro-alimentaireAction sociale et solidarité
GnanhouizounmèGnanhouizounmèBiodiversité (végétale et animale)Les sites sacrés et leur rôle dans la conservation des RN

Source : CIPCRE-Bénin (2011) et enquête de terrain, 2016.

Les circuits touristiques sont matérialisés sur la carte ci-après.